Affiche 1

→ Ce que l’on voit : 

Au premier plan on observe une jeune femme occidentale qui se prend en photo avec un groupe de personnes d’origine africaine. Probablement qu’elle est en mission de volontariat ou en projet de solidarité internationale. 

Au second plan, des bulldozer creusent la terre désertique. On peut se demander si ce paysage est si cool à prendre en photo. La situation est-elle profitable aux personnes prises en photo ?  Profitent-elles de l’activité économique générée par les machines en arrière-plan ? 

Cette image peut faire référence aux mines de cobalt exploitée en République Démocratique du Congo. Le cobalt est un minerai essentiel à la production d’objet électriques comme les téléphones. Cette activité économique ne profite que peu aux populations locales, voire conduit à l’exploitation des êtres humains à l’instar de l’exploitation des ressources naturelles. En effet, presque 40 000 enfants travaillent dans des mines au Congo. 

Cette affiche met en avant le paradoxe de se prendre en photo pour les réseaux sociaux avec en arrière-plan les conséquences environnementales et humaines des mines, utilisées dans la construction du téléphone en question.

→ Le message de l’affiche :

Cette affiche a pour objectif de sensibiliser au “withe saviorism” autrement appelé “complexe du sauveur blanc”.

Le white saviorism (ou complexe du sauveur blanc) désigne l’attitude ou le comportement d’une personne blanche, souvent dans un contexte humanitaire, social ou politique, qui intervient pour « sauver » ou « aider » des personnes non-blanches dans des communautés défavorisées. Ce terme met en lumière une dynamique de pouvoir où l’intervention du « sauveur blanc » est perçue comme condescendante, paternaliste, voire colonialiste. Le “sauveur blanc” vient “aider” des communautés sans se questionner sur les dynamiques de pouvoir à l’échelle mondiale qui induisent des situations d’exclusion.

Voici les principales caractéristiques du white saviorism :

1. Paternalisme : Les « sauveurs » blancs voient souvent les populations non-blanches comme incapables de se sauver elles-mêmes, perpétuant l’idée que les communautés marginalisées ont besoin d’une aide extérieure. Cela rejoint l’idée qu’il y a un seul modèle de développement qui doit suivre celui des pays occidentaux. 
2. Renforcement des stéréotypes : Ce comportement peut renforcer des stéréotypes racistes, en présentant les non-blancs comme des victimes passives et les blancs comme les héros. Ainsi, les projets ne permettent pas le développement d’une relation horizontale et réciproque de partenariat où chacun a sa place. 
3. Narcissisme moral : Parfois, le white saviorism sert plus à renforcer l’image de la personne qui aide qu’à apporter une aide réellement utile et respectueuse. Cela peut être motivé par une volonté inconsciente de se sentir moralement supérieur. L’international est alors perçu comme un terrain de gratification morale facile ; il est important de se questionner sur ses motivations avant de partir en projet de solidarité internationale. Ce mécanisme est aujourd’hui renforcé par la prédominance des réseaux sociaux dans notre quotidien. Ainsi le course aux likes peut conduire à des photos empreintes de racisme ou de néo-colonialisme. Les communautés locales étant essentialisée dans cette représentation exotique.

Ce concept est souvent critiqué dans le cadre d’initiatives dites “humanitaires”, de films ou d’activités philanthropiques où les bienfaiteurs blancs reçoivent plus de reconnaissance que les personnes qu’ils prétendent aider.

Dans le cadre de notre affiche on peut se questionner sur les intentions de la personne qui prend la photo et penser que de façon inconsciente elle reproduit une forme de domination des personnes qu’elle souhaite aider.